OUAGADOUGOU

Dans le port de Ougadougou
Il y a des guerriers zoulous,
Des hordes de papous,
Des dandys, des zazous,
Des isbas, des igloos,
Des pirogues en acajou
Des baobabs en fleurs,
Des tam-tams en pleurs,
Des marchands de grigris,
Des missionnaires tout amaigris
Des vieux colons tout rabougris
Des joueurs de mistigri
Des pigeons roses, des flamands gris,
Des charmeurs de serpents,
Des perceurs de tympans,
Des péniches, des sampangs,
Des maraudeurs, des chenapans,
Des boas longs de dix arpents
(Mais pas toujours : ça dépend...),
Des lions, des tigres, des pumas,
D’anciens acteurs de cinéma,
Des éthyliques dans le coma,
Des uns ou deux ou trois mâts,
Dans le port de Ouagadougou...
Et encore ! Point ne dis-je tout !
Mais il n’y a plus de cannibale :
J’ai mangé le dernier.

BERI-BERI

Ce serait beau
Comme un arc-en-ciel nocturne
Comme un champ de boustrophédon
Comme un troglodyte polyglotte
Comme un souvenir d’éléfance
Comme un pachyderme rachitique
Comme un Caillou apprivoisé
Comme une virgule énigmatique,
Comme tout et comme Toi
De mourir à Baden-Baden du Béri-Béri.

THAU

C’était l’été, le doux été,
Mézoucété ? Mézoucété ?
La nuit le ciel m’enveloutait,
Le jour j’avais à rien à fouter

C’était l’été, le doux été,
Mézoucété ? Mézoucété ?
Dans le vieux port, des arc-boutés
Je regardais, qui se joutaient.

C’été l’était, le douze était,
Mais où c’était ? Mais où c’était ?
Je me perdais sans caillouter
Mon chemin petipoucété.

C’était l’été, le doux été,
Mézoucété ? Mézoucété ?
Que j’ai compris tout le douter
A l’instant même où je goutais
A l’Huître-de-l’Etang...