Accueil | Concerts | Galeries | Interactif | Ce site | Membres
 
Vous êtes ici : Accueil / Stéphane Lanaud / Sous-réalisme / Anthologie / Le poème-carré
Le poème-carré
Le poème-carré est un poème formé de n vers comptant n pieds chacun (on note d’ailleurs poème n-n). On doit surtout le développement de ce style au sous-mouvement formaliste. Une des particularités du poème-carré est de n’avoir pas de titre officiel. En effet, dans un souci d’harmonie esthétique et de cohérence théorique, si titre il y avait celui-ci ne pourrait être que monomètrique.

Poème 6-6 :


-  Si on m’avait poussé
-  On m’aurait fait tomber
-  En arrivant en bas
-  Je m’aurais dit où c’est
-  Ou j’aurais succombé
-  Au cancer du tabac

Commentaire du Guide Spiritique (GS) : "Ce poème 6-6 évoque sans conteste la chute de l’Homme qui en arrivant là d’où il ne peut plus tomber se demande (et cela lui est bien naturel depuis la loi Evin) : suis-je dans un espace fumeur ? On notera également l’utilisation de la rime séquentielle, le poème 6-6 permettant trois types de rimes : la rime plate (A/A/B/B/C/C ou A/A/A/B/B/B) ; la rime partouzée (A/B/C/C/B/A) ou la rime séquentielle (A/B/C/A/B/C). Cas particulier : le poème 6-6 (ou n-n de manière générale) monorimal correspond au trois types de rimes simultanément."

Commentaire du Grand Altérologue Indicatif (GAI) : "S’agissant d’une rime masculine, personne ne peut soutenir qu’il s’agit là d’un poème altérophile. Il est bien trop carré pour. En revanche, du fait qu’il obéit à la loi de la pesanteur, on peut soutenir qu’il s’agit d’un poème carré haltérophile."


Poème 6-6 :


-  Je voudrais bien trouver
-  En français en patois
-  Et en faire des vers
-  Que mettrais à l’envers
-  Que ne pense qu’à toi
-  Les mots pour te prouver

Commentaire du GS : "Un des cris de guerre des formalistes est Mort à la Sainte-Axe ! En effet comment pouvons-nous exprimer un amour qui nous rend autre à nous-mêmes au contact d’un Autre que nous-mêmes sans une langue elle aussi altérée ? Vous aurez noté que la rime est partouzée, et exclusivement masculine (comme dans le précédent poème d’ailleurs). Cette éviction quasi-permanente de l’élément féminin de la rime est une des principales doctrines communes à tous les sous-mouvements sous-réalistes. Elle traduit (monsieur Lacan intervient quand il veut sur le site pour donner son opinion) un comportement altérophobique quasi-pathologique face à ce qui est, pour moi tout au moins, le symbole de l’altérité radicale : la femme."

Commentaire du GAI : "Je n’oserais contredire sur ce point le Guide Spiritique sans porter atteinte à l’instabilité moléculaire du MSR. Toutefois, à n’en point douter, partouzer les rimes revient à jouer avec la limite au-delà de laquelle l’altération atteint un point de non retour."


Poème 4-4 :


-  Les Parnassiens
-  Sont carnassiers
-  Les magiciens
-  Mangent l’acier

Commentaire du GS : "Référence à Mallarmé, célèbre Proto-sous-réaliste."

Commentaire du GAI : "Poème carré complètement cadenassé. Pas une femme à l’horizon. Bref, un désert de perfection."


Poème 4-4 :


-  Nobody knows
-  What’s in my nose
-  Because Because
-  Jamais j’en cause

Commentaire du GS : "le sous-réaliste n’hésite jamais à polyglotter, surtout s’il ne maîtrise que peu la langue étrangère utilisée. La référence très blues du premier vers donne à penser que l’auteur a subi l’influence de JHB."

Commentaire du GAI : "L’altération subie par JHB de ce poème pourtant carré est ici patente puisqu’outre sa langue étrange, il est entièrement ceint d’une rime féminine. S’agissant d’un quatrain monorimal, l’influence d’une autre femme est exclue."


Poème 8-8 :


-  Nous irons à dos de chameau
-  Pour cueillir des Cailloux tout bleu
-  Au Grand Désert et triste coeur
-  Si l’Eugénie encor nous plaît
-  A son sein dormir en simplet
-  Ou lui vomir le vers moqueur
-  Sous un ciel vert et noir qui pleut
-  De miel couverts et de mous mots

Commentaire du GS :"Vous avez compris, huit vers de huit pieds, soit soixante quatre pieds évoquant le jeu d’échec (les sous-réalistes aiment les échecs), rimes partouzées altérophobiques (A/B/C/D/D/C/B/A) et Sainte-Axe altérée... Vous entrez alors petit à petit dans le monde de la poésie sous-réaliste.

Commentaire du GAI : "Vous l’avez compris, la loi qui veut que des rimes partouzées, même altérophobiques, tendent à l’haltérophilie au point de s’en dégoûter se vérifie. Attention, vous devenez sous-réaliste même si, et même surtout si vous tombez amoureux de la Muse Omnichatoyante du MSR, j’ai nommé Eugénie."


Poème 6-6 :


-  Au port de Saint-Malo
-  J’ai jeté des galets,
-  Ça fit des ronds dans l’eau.
-  J’ai jeté des pavés,
-  Et c’était rigolo :
-  Les ronds étaient carrés.

Commentaire du GS : "Ici l’auteur n’a pas voulu surcontraindre la rime. La valeur de ce poème-carré se comprend au dernier mot : carrés."

Commentaire du GAI : "C’est fini, vous êtes sous-réaliste"



Contrat Creative Commons Création mise à disposition sous un contrat Creative Commons.