JHF : "Tout d’abord, pourquoi ce titre de Guide Spiritique ?"
GS : "Le Guide Spiritique est à la fois Guide Spirituel et Guide Touristique. C’est le Dalaï-Lama plus le Michelin. Il est absolument nécessaire que quelqu’un occupe cette fonction, sinon le sous-réalisme, qui n’est pas stable moléculairement, exploserait."
JHF : "Comment peut-on définir très brièvement le sous-réalisme ?"
GS : "Le sous-réalisme est un refus constant, assumé et théorisé de se hisser au niveau de la réalité. Pourquoi ? parce que la réalité est peuplée d’Autres. L’Autre interfère sur le Moi, ce qui est pour la plupart des gens cause d’accomplissement. Pour le sous-réaliste aussi d’ailleurs, mais l’intensité de la souffrance engendrée par cette confrontation au monde est supérieure. Afin de nous préserver, nous avons voulu créer un monde poétique autonome, que nous savons parfaitement n’être qu’une sorte de réserve indienne, loin du monde dangereux des autres."
JHF : " Et la littérature dans tout ça ?"
GS : " La poésie surtout. Voyez-vous, parmi les moyens d’échapper à la réalité nous avons d’emblée éliminer le suicide ; la folie quant à elle à des côtés parfois négatifs ; la poésie alors restait seule...
JHF : "Il y avait aussi l’alcool et la drogue ?"
GS : "J’incluais ces deux activités quand je parlais de poésie."
JHF : "Vous avez dit que la création c’est une histoire de frontières à traverser... ?"
GS : "Oui. Personnellement, je vais souvent en Belgique."
JHF : "Pouvez-vous nous résumer votre parcours avant de devenir poète sous-réaliste ?"
GS : "Un peu chaotique. J’ai longtemps militer à LO (lutte oulipienne), je fus BAB (Brigades Armées Baudelairiennes), j’ai fricoté avec la secte du Temple Verlainien. Mais c’est en écoutant Michel Sardou que j’ai vraiment compris où était ma voie."
JHF : "Quels sont les liens exacts qui vous unissent aux Vibromasters ?"
GS : "En réalité ils me détestent, surtout le grand brun. Mais j’ai en ma possession des vidéos compromettantes prouvant qu’ils envisageaient de faire des reprises de Chantal Goya. Du coup, ils me craignent..."
JHF : "Pour conclure cette entrevue, pourriez-vous nous faire l’honneur d’un poème en direct ?"
GS : "L’honneur est pour moi" :
HUITRE DE FEU
Huître de feu au brasero,
On m’a tatoué au bras : zéro...
Huître d’Anjou et de Détroit,
Et sur le front : des trois, des trois...